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Nintendo attaque en justice le développeur de « Palworld » pour violation de brevets

Nintendo a entamé une procédure judiciaire pour violation de brevet au tribunal de Tokyo contre le studio japonais Pocketpair, développeur de Palworld. Le très bref communiqué publié le 19 septembre par le géant du jeu vidéo pour officialiser les poursuites mentionne un souci de « protéger ses propriétés intellectuelles » et d’obtenir des « compensations financières ».
Depuis la publication de ses premières bandes-annonces, les joueurs ont pointé une série de similitudes entre les jeux vidéo Palworld et Pokémon, une des licences phares de Nintendo avec ses 480 millions de jeux vidéo écoulés depuis son lancement, en 1996. En cause notamment : les ressemblances frappantes entre les créatures du premier, baptisées « Pals », et celles de Nintendo.
Ce n’est cependant pas sur ce point que le géant japonais du jeu vidéo a décidé d’attaquer Pocketpair. « Le fait que Nintendo se lance dans une procédure pour violation de brevets, et non de propriété intellectuelle, indique que l’entreprise a abandonné toute procédure se fondant sur la ressemblance avec les personnages de Pokémon », explique à l’agence Bloomberg Hideki Yasuda, analyste financier chez Toyo Securities. Les affaires de violation de brevet dans le jeu vidéo portent généralement sur des mécaniques de jeux, domaine dans lequel le constructeur de la Switch détient de nombreux brevets. Nintendo et sa filiale The Pokémon Company se sont toutefois gardés de révéler lesquels allaient être invoqués lors du procès.
Cette stratégie peut étonner : à son lancement, Palworld a révélé des principes de jeu finalement assez différents de la chasse aux monstres de Nintendo. Il s’agit en fait d’un jeu de survie et de construction dans lequel les créatures colorées que l’on attrape avec une balle (comme dans Pokémon) peuvent servir à exécuter des tâches à la place du joueur. « Il est vraiment regrettable, à cause de ce procès, que nous soyons obligés de consacrer beaucoup de temps à des questions qui n’ont rien à voir avec le développement des jeux », a réagi Pocketpair dans un communiqué publié jeudi.
Les téléchargements de Palworld ont affolé les compteurs à son lancement, en janvier 2024 : le titre a comptabilisé plus de 19 millions de joueurs en deux semaines. Toutefois, mois après mois, le nombre maximum de joueurs en simultanée en ligne n’a cessé de chuter sur la plate-forme Steam.
Cela n’a pas empêché des géants du jeu vidéo de chercher à capitaliser sur son succès. Microsoft a contribué au lancement du jeu et l’a proposé sur son service par abonnement Game Pass. Puis Aniplex, filiale de Sony Music Entertainment Japan, s’est associée à Pocketpair pour fonder Palworld Entertainement, une entreprise chargée de « développer la marque », notamment par la création de produits dérivés.
Ces derniers ont justement été un facteur-clé du succès de Pokémon, franchise dont Pikachu est la mascotte. Après le lancement sur Game Boy des épisodes fondateurs, Pokémon Bleu et Rouge, l’introduction d’une série animée ou d’un jeu de cartes à jouer et à collectionner ont permis d’en faire une des licences les plus lucratives de la pop culture.
Le Monde avec AFP et Bloomberg
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